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John Pirson : tourneur d’art sur bois.

Au départ, le constat est simple : rien n’a vraiment changé depuis des millénaires. Les égyptiens tournaient déjà 1000 ans avant notre ère avec des tours rudimentaires et des outils en pierre. S’en sont suivis les tours à perche (ou à ficelles encore largement utilisés dans les pays pauvres) et les tours à manivelle. C’est le moteur électrique qui permet maintenant au tourneur d’art sur bois de s’exprimer à plus de 3000 rotations par minutes. Le principe est immuable : la pièce en rotation est travaillée avec des outils tranchants . L’artisan tourneur fait corps avec sa matière, la caresse de son outil pour la mettre  en forme. La nature est son alliée. Chaque section de bois a son histoire, son emprunte. Si la matière est facile à trouver car souvent indigène, son élasticité et la vie qui l’animent en font une complice difficile à dompter. Les artisans d’art capables de révéler toute la complexité du bois sont rares.

Après Pierre Van Herck spécialisé dans le tournage très spécifique des cannes à marcher d’exception et le très atypique Peter De Scheper qui officie sur son tour ficelle, nous avons croisé la route de John Pirson, tourneur d’art sur bois.


John Pirson : Le bois est une matière identitaire qui nous raccroche à nos régions, à nos enracinements. J’ai eu la chance de courir les bois depuis ma plus tendre enfance, à Fontainebleau en France, au Parc de Woburn Abbey en Angleterre  dont je suis originaire et aussi en Belgique dans toute la forêt de Soignes. Mes premiers contacts avec la matière sont teintés de jeux et de grandes balades enivrantes. Comme tous les gamins du monde, c’est le couteau de poche qui a été mon premier complice. Loin de la finesse de mes pièces actuelles.

LMdO : Qu’est-ce qui a changé ?

JP : [rires] … des heures de travail, de la persévérance, de la recherche et surtout beaucoup d’humilité envers le matériau et envers mes prédécesseurs. Le tournage permet un niveau de finesse qui en général ravit l’oeil mais fragilise grandement la pièce. C’est ce qui est intéressant : on défie sans cesse la matière en cherchant une ligne aérienne et légère. J’incite mon public à toucher mes pièces pour goûter au plaisir sensuel de la courbe et de la légèreté.

LMdO : Une courbe malmenée ?

JP : Par nature, le tournage lisse la matière. Il est sensé la libérer de ses aspérités en la privant presque de son identité.  Je lutte de toutes mes forces contre cette aseptisation de la matière.  Tourner, c’est un jeu. Assez féminin d’ailleurs par nature. J’aime les mouvances, comme la marée, les effets du vent. J’oscille entre deux mondes : la féminité des courbes et la force brute de l’outillage lourd. L’apport des disques à tronçonner, du fraisage, des brûlures tend à masculiniser  mon travail : ce sont des vecteurs de forme qui m’inspirent. Le feu me permet de provoquer la matière, le bois étant connu comme un excellent combustible. Jouer sur sa carbonisation me permet de révéler les veines de printemps, de marquer une piqure d’insecte. Au passage, la matière se déforme et craque même parfois. C’est encore une façon d’aller aux limites. C’est la jouissance d’entreprendre un processus destructif sur une pièce dont d’aucun se satisferait à ce stade puisqu’à priori aboutie.

LMdO : Une forme d’instinct ?

JP : Je lutte parfois contre ma propension à vouloir être rapide et donc très instinctif. La mécanisation induit une forme de sur-efficacité là où le sculpteur à la gouge et aux ciseaux devra physiquement déployer plus d’efforts pour enlever la matière et y consacrer plus de temps. Je m’aménage des pauses qui m’obligent à reconsidérer la tournure de mon travail. Mon carnet de dessins entre alors parfois dans la danse. C’est mon aide mémoire, le gardien de mes bribes d’idées et parfois de mes nuits agitées. Ces croquis viendront peut-être changer le caractère final de ma pièce. Si les formes primaires viennent assez vite, les finitions quant à elles font en général l’objet de plus d’intention. Il n’y pas vraiment de recette, c’est une idée qui a germé et la pièce aboutie est une conception de l’esprit qui s’impose à moi comme une évidence. Je sais, cette fois ci d’instinct, quand m’arrêter. Commence alors le travail de mise en valeur de la pièce. C’est tout aussi important de travailler le soclage ou la lumière, même si c’est moins énergivore que la création en elle même.

LMdO : Carbonisation, dorure, lapidaire, peinture, pigments minéraux, poudres d’argent, tu ne t’interdis rien ?

JP : Le tournage c’est l’infini exposant l’infini. Je pense que je n’aurai pas assez de ma vie pour pouvoir exprimer tout ce qui m’habite. Les sources d’inspiration sont infinies. Je commence un travail où les chaînes de tronçonneuses feront partie intégrante de l’œuvre. Intégrer l’outil qui façonne l’œuvre à l’œuvre, c’est encore une histoire à raconter.

Je suis un grand sportif qui aime les paysages changeants et contrastés, en forêt, à la montagne ou à la mer.  Ces paysages m’inspirent et conditionnent ma vision du tournage d’art. Les déferlantes sculptent les vagues dont les embruns me ramènent aux copeaux de bois éjectés par le travail de sculpture qui est le mien. Tout est dans tout.

John Pirson : compte FB

L'auteur des articles : Patrice Niset Photographie
L'auteur des articles : Patrice Niset Photographie

Spécialiste des ateliers depuis une dizaine d’années, Patrice Niset vous emmène au cœur de l’excellence et des beaux gestes. Il vous fait découvrir l’envers du décor. Patrice est passionné par les gens passionnés et fiers de leurs métiers !

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