Amélie d’Hooghvorst, chapelière & modiste.
La commune de Watermael Boisfort recèle encore de quelques pépites en terme de commerce de proximité. Au détour de la rue des Touristes, se love un atelier aussi intime que discret et élégant. C’est dans l’arrière boutique de son magasin que Amélie d’Hooghvorst, chapelière & modiste crée et conçoit les modèles uniques de coiffes qui feront le bonheur des dames le temps d’une cérémonie.
Amélie d’Hooghvorst : J’ai toujours gravité dans le monde de l’art et de la création. Depuis ma plus tendre enfance, je dessine, couds, et crée avec tout ce qui me tombe sous la main. J’ai donc assez naturellement opté pour des études d’histoire de l’art qui m’ont permis de travailler cinq années chez un antiquaire du Sablon. Cette première expérience professionnelle s’est arrêtée brutalement suite aux ennuis de santé de mon premier patron. Je me suis accordée deux ans pour me réorienter et me former car j’avais envie de renouer avec la création. Ces deux années m’ont conduite en France, en Suisse et en Belgique. Je suis passée dans plusieurs ateliers de modistes et le hasard a voulu que je passe aussi chez un chapelier. Ma vie allait changer. Les chapeaux ont vite éveillé en moi une passion qui m’a poussée jusque dans une maison spécialisée dans la fabrication de fleurs artificielles en tissu. Un métier rare qui me sert tous les jours.
LMdO : Un métier rare qui fait votre spécificité ?
AdH : En partie en effet. J’ai développé une clientèle qui se retrouve dans ma façon d’aborder la conception des coiffes, des bibis et des chapeaux. La fabrication des fleurs en tissu en fait partie. Mais je travaille aussi les teintures pour obtenir un résultat précis dans les coloris, structures et reflets de mes matériaux de base. C’est une démarche assez rare et qui permet d’aller vraiment loin dans la personnalisation des coiffes. Je n’achète rien de tout fait pour les parachèvements. Tout est fait et assemblé à la main à l’atelier. Je travaille aussi les plumes d’une façon très personnalisée. La flexibilité de mon atelier est vraiment importante pour la modiste que je suis.
LMdO : Encore faut-il comprendre les attentes des clientes ?
AdH : C’est en effet un des grands défis. Mes pièces sont uniques. Les quelques coiffes dont je dispose en magasin pour les essais sont un point de départ pour le choix de la cliente mais les pistes sont très nombreuses par la suite. Teintes, matières, finitions, ce qui sera livré et parfois très loin de ce qui a été essayé dans la boutique. Beaucoup de matières se prêtent à l’exercice. Sisal, parasisal, organza de soie, fibre de banane, papier, feutres et tissus, paille tressée, le chapeau s’accommode de beaucoup de choses quand on maîtrise les techniques. Ma clientèle essentiellement féminine est assez éclectique. On pousse la porte de mon atelier en général pour de grandes occasions : j’ai des clientes qui me font entièrement confiance en me laissant carte blanche. C’est assez stressant pour moi mais le défi est amusant à relever. Je dois surprendre et rassurer à la fois.
Amélie d’Hooghvorst, chapelière modiste
Spécialiste des ateliers depuis une dizaine d’années, Patrice Niset vous emmène au cœur de l’excellence et des beaux gestes. Il vous fait découvrir l’envers du décor. Patrice est passionné par les gens passionnés et fiers de leurs métiers !
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