En 2018, l’occasion m’a été donnée de passer trois jours dans la mythique manufacture de cristal Lalique en plein cœur de l’Alsace. La mission initiale était d’alimenter un fond photographique pour un projet de parcours d’interprétation. C’est à Ay-En-Champagne, la ville natale de René Lalique, que ce parcours allait voir le jour quelques mois plus tard. La société Traces TEI à l’origine du projet a rapidement cerné le potentiel du sujet et a proposé à la ville d’organiser une exposition photographique dans les rues de Ay.
Trente clichés représentatifs des métiers de la cristallerie ont ainsi été accrochés dans la ville tout l’été 2018. Ces grands formats ont été pour moi un révélateur du potentiel des espaces publics sur la lecture d’une exposition photographique. C’est devenu assurément mon moyen d’expression préféré.
Lalique, c’est une société française de luxe, fondée par le maître verrier et créateur de bijoux français, René Lalique, en 1888. Elle fabrique et distribue des pièces dans différents domaines : objets décoratifs, architecture d’intérieur, bijoux, parfums et pièces d’art.
La maison Lalique est célèbre pour ses vases emblématiques, qui sont encore fabriqués à la main dans la manufacture de Wingen-sur-Moder (Alsace, France), ouverte par René Lalique en 1912. C’est le seul site de production de Lalique dans le monde.
La panoplie des compétences et des métiers y est impressionnante.
Je resterai marqué à jamais par le mythique changement de creuset. La cristallerie en compte une poignée, fabriqués sur place. Ces conteneurs à cristal en fusion doivent être remplacés après quelques mois d’utilisation tant les conditions thermiques mettent à l’épreuve la poterie. Cette opération de remplacement est certainement une des plus impressionnantes qu’il m’ait été offerte à observer. Les opérateurs, réunis en essaim autour de la pièce sont protégés comme des sidérurgistes pour pouvoir approcher le creuset. La rotation s’effectue en deux phases : le retrait du creuset en service, il sera détruit. La nouvelle pièce est quant à elle amenée en température des heures durant pour éviter le choc thermique qui la réduirait en poussière instantanément. Moi qui adore aller au contact en pareille circonstance, on m’avait prévenu : plus d’un y ont laissé camera et appareil photo tant le rayonnement est intense. Tout c’est bien passé pour l’équipement et le photographe … ouf.