Zoom 2021 : Quinzaine de la Photographie à l’espace Autonomie, décembre 2021.
La Fonderie : carte blanche. Printemps 2022.
Le projet Piss and Love vient se nicher dans un « petit coin » de La Fonderie et approche la question des toilettes publiques dans l’espace urbain bruxellois, en mêlant photographie et art plastique, intrigue et revendication. Au travers de connivences visuelles, l’exposition convoque chez les visiteurs des sentiments multiples où se mêlent étonnement, expériences vécues, curiosité et questionnements. Elle interroge la manière dont une ville conçoit et gère l’accès aux toilettes publiques. La politique d’une ville en matière d’accès aux toilettes n’est-elle pas un révélateur de la façon dont elle « fait société » ?
UN PHOTOGRAPHE, UNE MADAME PIPI… Le photographe Patrice Niset part à la rencontre d’hommes et de femmes au travail, entre dans leur univers, s’approche au plus près de leurs gestes, de l’objet qu’ils travaillent, des services qu’ils défendent. Par extension, la vie de la cité s’est imposée au photographe comme un prolongement logique de son travail. Son œil capte tout ce qui fait fonctionner le métabolisme de la ville. L’accès aux lieux d’aisance publics en fait partie intégrante. Patrice s’est donc lancé dans un inventaire photographique des urinoirs publics, parfois bien cachés, de la capitale.
Cristina Cerqueira est née au Portugal sous la dictature de Salazar. Dans son lycée, elle lisait les slogans antifascistes écrits sur les murs et les portes des toilettes. Là d’où elle vient, les toilettes étaient des lieux de résistance. Bien plus tard, Cristina devient « madame pipi » pour le Beursschouwburg, un club avant-gardiste bruxellois. Elle se souvient que les WC invitent à la libre expression. Sortir les mots des toilettes pour les libérer devient une évidence. La table habituellement occupée par la modeste coupelle aux oboles voit débarquer un arsenal créatif fait de carnets, crayons, ciseaux, colle… Cristina transforme un service habituellement monnayé en un échange humain. Des moments inattendus, des fêtes improvisées s’invitent dans les toilettes du Beursschouwburg qui deviennent un lieu à part dans la nuit bruxelloise. Aujourd’hui ce sont près de 200 carnets qui renferment les petits trésors de Cristina.
UNE RENCONTRE, UN PROJET… Plongé dans son inventaire des toilettes publiques, mais fidèle à son intérêt pour le travail, Patrice approche des « madames pipi ». Son chemin croise celui de Cristina. De cette rencontre jaillit un projet commun, beau et utile : mettre en dialogue les photos de Patrice et les carnets de Cristina, offrir un double regard sur une réalité à laquelle nul n’échappe.
ET UN GRAFFEUR Danger Dan est passionné par la démarche de Cristina depuis plusieurs années et travaille à ses côtés pour la mise en valeur de sa collection. Il a contribué à la direction artistique et à la signalétique de l’expo Piss and Love à La Fonderie.
Mon collectif photographique : www.bruxellespixels.be