Droguiste à La droguerie Le Lion de Bruxelles.
De nos jours, nos villes sont encore régulièrement le refuge feutré d’enseignes de qualité. Ces magasins où le temps s’est arrêté mais pas la qualité du service. La droguerie Le Lion Bruxelles rue de Laeken en fait partie : c’est une maison incontournable à Bruxelles voire dans toute la Belgique. Bienvenue chez Renaud et Frédéric, droguistes de troisième génération. C’est en 1951 que leur grand père Billiet rachète l’herboristerie de la rue de Laeken, pour en faire une droguerie. A cette époque, on est assez loin de la boutique d’aujourd’hui puisque un droguiste vend tous les accessoires qui font le confort quotidien des clients en matière d’hygiène : mousse à raser, rasoirs, savons, produits lessiviels, dentifrices … La droguerie n’est jamais loin de la pharmacie. Ce qu’on ne trouve pas chez l’un, c’est l’autre qui le fournira.
LMdO : Pourquoi La Droguerie Le Lion Bruxelles ?
Frédéric Vandensteen : A l’époque de l’ouverture de la droguerie, tous ces types d’enseignes possédaient par tradition un nom d’animal. De Olifant à Halle, le Tigre, … Mon grand père qui ne faisait pas les choses à moitié s’est dit que tant qu’à choisir un nom d’animal, autant prendre le roi de la jungle : le Lion était né.
LMdO : Je suppose que Le Lion de 1950 n’a pas grand rapport avec celui du 21 ème siècle?
FV : La gamme de produits a évolué. En 1950 la priorité était donnée aux produits d’entretien et à l’hygiène corporel. Aujourd’hui la droguerie est plus axée vers le monde artistique et de la restauration. Ça, c’est pour faire simple parce que malgré tout, vous trouverez encore chez nous de quoi fabriquer vos produits d’entretien ou vos mixtures pour votre activité artisanale. Nos clients sont à la fois des particuliers et des professionnels. Les particuliers viennent chercher des conseils, bien souvent après avoir commis des erreurs avec les produits disponibles en grandes surfaces. Les professionnels viennent chez nous pour le choix et les exclusivités que nous pouvons leur proposer. C’est le quotidien du droguiste. Depuis quelques années par exemple, les décorateurs spécialisés dans l’industrie du spectacle viennent régulièrement chez nous pour nos gammes de pigments ou pour les patines disponibles. C’est maman qui a entrepris ce rapprochement avec le monde artistique et de la restauration d’art dans les années 70 quand elle a repris l’activité de son père. Depuis le début des années 2000, mon frère et moi avons pris le relais.
LMdO : En changeant de cap à votre tour?
FV : Pas exactement non. La force du Lion c’est la rareté des produits que l’on peut y trouver : si vous ne trouvez pas chez nous, il est probable que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Notre mission c’est vraiment de débusquer les produits rares où qu’ils se trouvent sur la planète. C’est un énorme travail d’investigation au quotidien. En tant que droguiste, nous constatons un certain retour aux sources. Nos clients cherchent beaucoup de produits naturels pour leurs produits d’entretien ou pour les composants qui entrent dans la fabrication de peintures, d’enduits, de cires, encaustiques, vernis … Nous importons donc des matières rares que nous conditionnons pour nos clients.
La Droguerie Le Lion Bruxelles a toujours sa propre gamme de recettes maison, fabriquées ici depuis des décennies : peintures, encaustiques: décapant, rénovateur, polissures … Le droguiste est aussi alchimiste! Mais notre spécificité reste le rareté de nos produits. Je vous mets au défi de trouver du sang de dragon par exemple. C’est la sève d’un petit palmier du sud asiatique. Sa couleur rouge est très appréciée par certains artistes. Nous avons des dizaines de références de résines, de pigments naturels et de gommes.
LMdO : Avec parfois des concurrents inattendus qui se mettent en travers de la route.
FV : Vous faites allusion à la gomme laque. Elle servait à faire des vernis au tampon très appréciés par les luthiers. Depuis peu, l’industrie agro alimentaire rafle tous les stocks mondiaux pour lustrer les pommes et leur donner un côté brillant. S’agissant des excréments d’insectes, les productions sont limitées et les prix grimpent en conséquence. C’est pareil pour les cires d’abeilles qui se raréfient.
LMdO : Revenons à l’implantation au cœur de Bruxelles. Vous occupez plusieurs maison du quartier et les sous sols. La partie client n’est que la pointe de l’iceberg.
FV : En effet, avec plus de 10.000 références en stock, le moindre cm² d’espace est rentabilisé. Le magasin n’occupe que 1/8 ème de la surface commerciale. Il faut entre deux et trois ans pour savoir où les choses se trouvent dans la maison pour prétendre être autonome derrière le comptoir.
Le pragmatisme voudrait que l’on trouve un endroit plus adapté en terme de stockage et d’accessibilité. Cependant les rayonnages de l’herboristerie d’origine servent d’écrin à notre enseigne. Ils ont été construits en 1875 et n’ont jamais bougé. Chaque rayonnage est relevé de son étiquetage sur plaque émaillée : c’est l’âme de notre enseigne, il n’est pas question d’abandonner cela.
La Grande Droguerie Le Lion Bruxelles
Spécialiste des ateliers depuis une dizaine d’années, Patrice Niset vous emmène au cœur de l’excellence et des beaux gestes. Il vous fait découvrir l’envers du décor. Patrice est passionné par les gens passionnés et fiers de leurs métiers !
Comment
Lieu incontournable en effet, j’y ai trouvé les produits nécessaires à l’élaboration d’enduits et autres bains pour expérimenter les anciens procédés photographiques.