Stéphane Davidts Lighting, fabricant de luminaires : et la lumière fuse …
De sa première vie d’imprimeur, le fabricant de luminaire Stéphane Davidts a gardé un goût immodéré pour les beaux catalogues sur papier glacé. C’est que ses créations le valent bien : les luminaires qu’il imagine depuis une trentaine d’années sont tous entièrement fabriqués à la main. Rien n’échappe à la quarantaine de personnes qui s’affèrent dans les locaux de la marque bruxelloise : abat-jour, armatures, électrification, socles et structures, patines et bronzages. Des centaines de références d’une élégance et d’une pureté de ligne remarquables qui font le bonheur des client d’Oslo à Moscou et de Bruxelles à Istanbul.
LMdO : De vos débuts à Saint Job dans votre abri de jardin à l’atelier ucclois, la route vers la lumière est impressionnante …
Stéphane Davidts : En 1981, j’étais seul à fabriquer des abat-jour effectivement. Nous sommes une quarantaine aujourd’hui à travailler sur mes créations. Au début, je dépendais d’ateliers extérieurs pour les bases de mes lampes, maintenant, nous fabriquons l’entièreté des modèles en interne. De l’assemblage simple d’éléments, nous sommes passés à la conception complète, la fabrication intégrale et la commercialisation des modèles que j’imagine. Fabricant de luminaires 100% autonome.
LMdO : C’est quoi le style de Stéphane Davidts ?
SD : Je cherche une cohérence dans la gamme. Bien sur, il y a des effets de modes que nous observons et dont il faut tenir compte. Par exemple, le métal brillant n’a pas vraiment la cote pour l’instant alors qu’à mes débuts on trouvait beaucoup de réalisations en laiton. Mes lampes sont toujours en laiton mais elles sont patinées en atelier pour leur donner une teinte anthracite, c’est le bronzage. En ça mes gammes sont très cohérentes. Si vous considérez le nombre de modèles et les associations possibles avec les différents types d’abat-jour, les possibilités deviennent infinies. J’utilise les capacités de mon atelier. Les bases de mes créations sont en métal, pas en verre ou en bois car je n’ai pas développé ces compétences dans ma structure. Bien sur, tout peu changer, il ne faut rien s’interdire en tant que fabricant de luminaires.
LMdO : Quelle est la valeur ajoutée du « fait main » pour un fabricant de luminaires ?
SD : Chez Davidts, rien n’est produit en grande série. Nous n’avons pas d’emboutisseuse par exemple. Cela signifie que nos boîtes sont réalisées à la main et que les arrêtes sont très vives, parfaitement droites et marquées. Les brasures sont faites à la main, des arches soudées à angle, ce sont des détails impossibles à reproduire de façon industrielle. C’est ce qui fait la richesse de ma collection. Tout m’inspire dans mon environnement pour l’élaboration de mes modèles. Je m’interdis d’observer ce que fait la concurrence pour éviter toute forme de plagia inconscient. Je fourmille d’idées qui me viennent à tout moment. Un rapide crayonné me permet alors de garder l’idée bien à l’abri et d’y revenir plus tard. Il faut alors que le sujet mûrisse, il faut proportionner l’idée, étudier les déclinaisons possibles dans la gamme et se pencher sur les aspects techniques de l’électrification en respectant les normes. Un prototype voit alors le jour et je travaille sur les modifications et les détails. Ensuite, je mets l’appareil au catalogue et en production.
LMdO : Vous vous interdisez de lorgner sur le travail de la concurrence mais est-ce réciproque ?
SD : Je suis très copié. C’est un sentiment étrange car c’est probablement un gage de qualité dont je pourrais tirer une certaine fierté. Néanmoins, ce n’est pas toujours agréable de voir apparaître des luminaires très ressemblant sur le marché mais j’y vois au moins un aspect positif. Je suis obligé de créer et d’innover et de ce fait, j’ai toujours une longueur d’avance.
LMdO : La bonne veille ampoule a incandescence à vécu. C’est une difficulté pour vous ou plutôt une source d’inspiration ?
SD : Pour le fabricant de luminaires, au départ, cela a clairement été une difficulté. Les industriels de l’éclairage n’étaient plus intéressés par le secteur traditionnel de l’éclairage grand public et les innovations en la matière étaient assez catastrophiques. Les premières ampoules économiques mettaient un temps bête pour donner toute leur puissance, la lumière était assez vilaine. Ces ampoules produisait une lumière aux reflets verdâtres qui tuaient le travail autour de la couleur de l’abat-jour. La quantité d’ultra violet produite par ces ampoules était telle que les abat-jours jaunissaient, un vrai cauchemar. Il a fallu cinq ans pour que l’industrie mette enfin sur le marché des ampoules intéressantes, efficaces et surtout qui produisent une belle lumière. A mon sens l’ancienne ampoule à incandescence reste la plus belle mais je parviens à intégrer la technologie LED dans mes gammes en tirant tous les avantages. C’est beaucoup moins encombrant, ça ne chauffe pas et on peut réguler la lumière d’une façon qui n’était pas possible avant. C’est une technologie qui donne une nouvelle impulsion au fabricant de luminaires et à mes gammes. C’est assez agréable de transformer une difficulté en un atout.
Stéphane Davidts Lighting : le site web
Spécialiste des ateliers depuis une dizaine d’années, Patrice Niset vous emmène au cœur de l’excellence et des beaux gestes. Il vous fait découvrir l’envers du décor. Patrice est passionné par les gens passionnés et fiers de leurs métiers !
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